La distribution de l’eau potable

La distribution d’une eau potable en qualité et en quantité suffisante est une obligation réglementaire que doivent remplir les autorités organisatrices des services d’eau. Pour évaluer la qualité de ces services, le système d’information sur les services publics d’eau et d’assainissement, SISPEA, recense au niveau national des données et suit de nombreux indicateurs sur l’organisation, la gestion, la tarification et la performance de ces services. L’ensemble de ces données sont consultables sur internet via le lien suivant : http://www.services.eaufrance.fr.

Les données SISPEA sont validées à n+2 (i.e. les données validées en 2022 sont celles relatives à l’année 2020). L’ensemble des indicateurs présentés ci-après sont donc à mettre en relation avec l’organisation des service publics antérieure à la création du SMGEAG.

Indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux

L’indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable est un indicateur noté sur 120 points. Il évalue notamment le niveau de connaissance du réseau et de ses branchements ainsi que l’existence d’une stratégie de renouvellement.

La carte suivante présente la valeur de cet indice en 2020 sur les différents territoires de Guadeloupe :

Indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable en 2020 (source : SISPEA)

Par rapport à l’année 2019, on relève une nette progression de la valeur de l’indice sur les territoires de la CCMG (+ 40 points) et de CAPEX (+ 20 points), rendue possible grâce aux mises à jour des informations qui ont été réalisées sur leurs réseaux. La moyenne de l’indicateur sur l’ensemble du territoire progresse ainsi à 37 points, alors qu’il était resté stabilisé à 31 points durant les 2 années précédentes. Pour information, la moyenne de cet indicateur au niveau national était de 101 points en 2020 (dernier rapport annuel SISPEA).

Lire l’article sur la cartographie des infrastructures eau potable -assainissement

Taux de perte

Sur les 86,6 Mm3 d’eau prélevés pour l’AEP en 2020, 80,9 Mm3 ont été potabilisés et mis en distribution sur l’ensemble de la Guadeloupe. Sur ce volume total, seulement 40 % de l’eau (32,0 Mm3) a été comptabilisée comme consommée par la population.

Parts du volume consommé et perdu sur le volume mis en distribution en 2020 à l’échelle de la Guadeloupe (source : SISPEA)

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette différence entre le volume mis en distribution et le volume réellement consommé :

  • l’existence de nombreuses fuites sur les réseaux de distribution d’eau potable ;
  • la vétusté de certains compteurs qui sous-estiment les volumes ou ne les comptent plus ;
  • l’existence de piquages clandestins sur le réseau.

Une campagne de recherche de fuites, lancée en début d’année 2020 sur les territoires de la CAGSC et du SIAEAG, a permis de constater que :

  • près de 90 % des fuites détectées étaient localisées sur des branchements (problématique généralisée sur l’ensemble du territoire) ;
  • plus de 20 % d’entre elles étaient localisées après compteurs (c’est-à-dire chez les usagers).

La carte suivante présente les taux de perte du réseau de distribution sur l’ensemble du territoire :

Taux de perte sur le réseau de distribution d’eau potable en 2020 (source : SISPEA)

En 2020, le taux de perte moyen à l’échelle de la Guadeloupe a diminué de 2,9 % par rapport à l’année précédente, passant de 63,3 % en 2019 à 60,4 % en 2020. On relève notamment une forte diminution (de près de 10%) du taux de perte sur le territoire du SIAEAG. Ceci est la conséquence des efforts menés depuis 2019 sur le réseau interconnecté de la Guadeloupe, grâce notamment aux travaux entrepris sur la recherche et la réparation de fuites, la régularisation des pressions et l’amélioration du comptage. La situation s’est également améliorée sur la commune de Capesterre-Belle-Eau, même si cette amélioration n’est pas reflétée par l’indicateur, qui est calculé sur un territoire plus vaste (intégrant le territoire principal de la CAGSC et les Saintes).

Si l’on regarde dans le détail les évolutions du taux de perte entre 2019 et 2020 sur chacun des territoires, on note les améliorations suivantes :

  • SIAEAG : -9,9 % (-6,5 % depuis 2017) ;
  • CCMG : -3,8 % (-8,3 % depuis 2017) ;
  • Sainte-Rose (CANBT) : – 3,4 % (+ 1,4 % depuis 2017) ;
  • RENOC (SIAEAG) : – 1,6 % (+ 2,8 % depuis 2017) ;
  • CAPEX : – 1,0 % (- 5,2 % depuis 2017).
Évolution annuelle des taux de pertes sur les territoires présentant une amélioration de la situation entre 2019 et 2020 (source : SISPEA)

La situation s’est en revanche dégradée sur les territoires suivants :

  • Bouillante, Vieux-habitants et Vieux-Fort (CAGSC) : + 4,2 % (+ 5,2 % depuis 2017) ;
  • Lamentin (CANBT) : + 2,6 % (- 10,7 % depuis 2017) ;
  • Deshaies (CANBT) : + 1,9 % (+13,0 % depuis 2017) ;
  • Pointe Noire (CANBT) : + 1,3 % (+ 13,7 % depuis 2017) ;
  • CAGSC (hors Bouillante, Vieux-Habitants et Vieux-Fort) : + 0,9 % (+ 4,1 % depuis 2018) ;
  • Trois-Rivières (CAGSC) : + 0,2 % (+ 2,2 % depuis 2017).
Évolution annuelle des taux de pertes sur les territoires présentant une dégradation de la situation entre 2019 et 2020 (source : SISPEA)

Les taux de pertes observés sur le territoire de Bouillante / Vieux-Habitants / Vieux-Fort sont à relativiser. En effet, de l’eau potable est transférée chaque année de la commune de Bouillante à celle de Pointe-Noire, mais ces volumes n’ont été comptabilisés qu’à partir de la pose d’un compteur en 2021. Jusqu’à lors, ils n’étaient donc pas renseignés dans le Système d’Information des Services Publics d’Eau et d’Assainissement (SISPEA), engendrant ainsi un taux de perte plus élevé.

Pré-diagnostic des réseaux eau potable

En 2019, le Conseil Régional a fait réaliser un pré-diagnostic pour définir et hiérarchiser les zones où les enjeux de la lutte contre les pertes sont les plus importants (ARTELIA , 2019), et qui sert aujourd’hui de base pour les opérations de réparation de fuites qui sont menées sur le territoire. Cette étude aura entre autres permis d’identifier de manière plus précise les zones de distribution les plus fuyardes.

Estimation du taux de perte par zone de distribution d’eau potable (source : ARTELIA, 2019)